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Road trip – Colombie-Britannique

Road trip – Colombie-Britannique by Louisa Freymond

Mon grand-oncle était originaire des Îles Queen Charlottes, BC, Canada. Artiste-sculpteur reconnu, marié à la tante de ma mère, il a gravé les alliances de mes parents qui y ont fait leur voyage de noces. Bien que n’ayant aucun lien de sang avec lui, j’ai toujours voulu me rendre sur ses terres et m’étais promise d’y effectuer mon premier voyage long courrier.

A peine atterri à Vancouver, nous demandons une confirmation depuis l’aéroport pour savoir si Canadian Campervans a réservé notre véhicule.

Le grand départ

Après une nuit catastrophique à The Cambie Hôtel -chambre insalubres, n’y allez jamais- nous nous réveillons difficilement aux aurores, mais pas mécontents de quitter cet endroit. Nous nous rendons au RentalCar et découvrons avec surprise que son propriétaire, Rolf, est un suisse-alémanique établi à Vancouver depuis 25 ans. Nous faisons connaissance avec notre Dodge Van (équipement basique donc sans sanitaires), prenons un package de 500 km supplémentaire en plus des 160/jour compris dans le prix et payons au total 2737$ pour 18 jours de location.

Lorsque nous dévoilons notre objectif à Rolf, celui-ci rit et nous fournit une carte routière de la Colombie Britannique. Nous nous rendons alors compte que les distances sont longues et qu’aucun ferry ne relie les Queen Charlottes à Vancouver et vice-versa. Nous décidons d’étudier notre plan de route plus tard et partons se remplir le ventre, puis faire des courses avant de tailler la route.

Vancouver – Whistler

A l’ouest de la métropole, nous nous arrêtons à Horseshoe Bay pour admirer le départ des ferrys et décider si nous embarquions pour l’île de Vancouver ou restions sur le plancher des vaches. Explorons d’abord les terres ! Nous partons sur l’autoroute 99, surnommée « sea to sky highway«  de par son origine sur la côte du Pacifique et son arrêt dans les montagnes de Whistler.

Nous y arrivons à la tombée de la nuit et pouvons voir les dameuses en plein travail sur les pistes de ski. Nous ressortons de la ville et croisons notre premier ours noir au bord de la Cariboo Highway. En ce premier jour de road trip au Canada, nous avions déjà croisé une bonne vingtaine de biches mais voir pour la première fois de sa vie un ours dans son habitat naturel est un sentiment inoubliable.

Fatigués, nous nous garons sur une aire en bord de route et passons la première nuit dans notre van.

Whistler – Lillooet – Clinton – Lake la Hache

Le réveil et la nuit étaient frais ! Le réchaud fournit avec le matériel de cuisine du van ne fonctionnant pas, nous reprenons directement la route. Après 30 km, nous nous arrêtons au Nairn Falls où nous empruntons un sentier pédestre de 3 km pour rejoindre la cascade. Et c’est là que je me rends compte que tout est grand et incroyablement beau au Canada !

Nous continuons direction Lillooet où nous nous arrêtons dans un cheap shop pour nous acheter une bassine et des lavettes pour notre toute prochaine toilette, un mug pour garder du café au chaud, une lampe de poche et un réchaud à propane.

Arrêt suivant sur un campground du Marble Canyon Provincial Park pour cuisiner notre premier repas sur un feu de bois (le premier d’une longue série) et faire un brin de toilette dans l’eau glaciale de Pavilion Lake, sur le territoire des Ts’kw’aylaxw. Le lac a fait l’objet d’études par la Canadian Space Agency et la NASA car il abrite des formations rocheuses, les microbialites, qui seraient à l’origine de la vie sur la Terre. Nous nous sommes baignés dans le berceau de la vie terrestre !

Cliquez ici > Pour en savoir plus sur ce lac

Nous rejoignons ensuite Clinton. Petite ville qui nous plonge dans un film de western, malgré son fastfood -oh combien nombreux au Canada- où nous profitons du Wi-Fi gratuit pour télécharger des cartes routières sur Google Maps et repérer les prochains campgrounds.

Nous avons roulé environ 450 km aujourd’hui et décidons de chercher un endroit où passer la nuit. Nous traversons la ville 100 Mile House puis rejoignons le Lake la Hache qui ne nous plaît pas et empruntons un chemin indiquant un campground. Nous roulons encore 15 km nous retrouvons au bord d’un lac (dont nous ignorons toujours le nom) loin de tout avec deux magnifiques îlots en son centre.

Après une nuit quelque peu compliquée en raison d’avatars incontournables lors d’un voyage dans la nature, le petit-déjeuner avec quelques tranches de bacon rôties au feu de bois, une bonne dose de café et une toilette à l’eau du lac nous remettent de nos émotions. Avant de partir, nous allons remercier notre ami Rig, qui nous informe d’une tempête à venir les 3 prochains jours et nous déconseille de continuer en direction du Nord ainsi que de nous rendre aux Queen Charlottes car « il y pleut tout le temps ». Nous décidons tout de même de continuer notre route sur la Cariboo Highway, en direction du mauvais temps.

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Williams Lake – Quesnel – Hixon

Nous entendons à la radio que certaines régions sont inondées et que la tempête continuera les prochains jours. Conduire sous la pluie n’était pas des plus agréable, nous nous arrêtons à Williams Lake et reprenons la route. J’aperçois alors 4 ours noirs au loin. Plantage sur les freins, marche arrière sur la route pour contempler maman ourse et ses trois petits brouter dans une prairie à côté d’une ferme, à environ 200 mètres de nous. 3ème jour de road trip, 5 ours au compteur !

Nous trouvons le Canyon Creek Campground & RV Park à l’entrée de la petite ville de Hixon où nous payons 20$ canadiens pour la nuit, douches chaudes et 15 min. de Wi-Fi par jour compris.

Le réchaud à propane est efficace même sous la pluie ! Nous gardons un œil sur la rivière en crue et sur les écureuils qui décidément ne m’aiment pas (ils prennent un malin plaisir à se mettre à hurler quand je passe sous les branches) et rentrons écouter la pluie tomber sur le toit du van en regardant des séries sur l’IPad. Douche chaude après le petit-déjeuner le lendemain matin, quel plaisir !

Prince George, la fin du rêve Haida

Nous reprenons la route en direction de Prince George où nous nous arrêtons dans un quartier pauvre et rongé par la drogue. Le cœur lourd, nous décidons de faire rapidement nos courses et le plein, télécharger de nouvelles cartes Google Maps dans un fast food ainsi que les itinéraires et prix des trajets en ferry et quittons rapidement la ville.

Il est temps de prendre une décision : irons-nous aux Îles Queen Charlottes ? La tenancière du campground de la veille nous a fortement conseillé d’aller en direction des rocheuses et rejoindre Jasper puis Banff et Lake Louise (d’où elle était originaire). Selon elle, Haida Gwaii n’en vaut pas le détour. Je suis curieuse de savoir pourquoi cette île abritant une tribu indienne, endroit historique de la Colombie Britannique, est si peu considérée par les habitants du continent.

Après avoir considéré les coûts de ferry et durées de voyage pour rejoindre les Queen Charlottes depuis Prince George et ensuite rejoindre Vancouver, je laisse mon rêve à son statut d’irréalisé et nous décidons de prendre la route vers l’Est, en direction des Rocky Mountains (les Rocheuses). Le soleil fait une courte apparition pendant la suite de notre route, ce qui permet au petit enfant qui est en moi de passer au-dessus de ma frustration.

Robson Valley

Nous nous trompons d’embranchement, sortons de la route et reprenons la bonne jonction pour la Trans Canada Highway North. Nous nous arrêtons au Purden Lake mais le temps se couvre à nouveau et nous reprenons aussitôt la route.

Nous nous arrêtons plus loin, très proche de la neige (qui longe la route). J’ai oublié le nom de l’endroit mais il est le départ de sentiers pédestres dans des forêts d’anciens cèdres… peuplées de beaucoup d’ours ! Il faut dire que plus nous sommes allés vers le Nord, plus les panneaux indiquant la présence d’ours et autres animaux sauvages sont présents.

Nous nous perdons ensuite sur des chemins (où Google Maps indiquait des villes…) et nous lançons un défi de ‘meilleure photographie de la journée’. Après encore quelques chemins ne menant nulle part, nous trouvons le campground de La Salle Lake West. Seuls sur le campement, Dame Nature décide de nous faire cadeau de son plus beau paysage pour la soirée.

Mc Bride, charmante ville chercher habitants

Il fait cru au réveil, nous voyons la ligne de neige très basse sur les montagnes alentours et décidons de nous arrêter dans la petite ville de Mc Bride, dans l’espoir d’y trouver un campground qui propose des douches contre quelques dollars.

L’Office du Tourisme se trouve dans la hall de gare et nous fournit une carte de la Robson Valley avec ses deux (oui deux seulement) campsites. La ville se situant à 166 km de Jasper, nous demandons l’état des routes pour passer les Rocheuses mais craignant la neige, nous décidons de rester du côté des Cariboo Mountains. Un couple, entendant nos demandes, engage la conversation et nous propose de nous installer au Canada, à Mc Bride, ville en sérieuse baisse démographique. Ensuite, le mari nous demande de l’attendre, part avec son pick up et revient avec des chutes de bois de sa scierie en cadeau.

Nous profitons d’un repas chaud dans le restaurant de la gare, sorte de « english breakfast » à la Canadienne. Requinqués et réchauffés, mais toujours sans douche, nous partons en direction du prochain campsite.

Nous faisons notre nid au campsite des Beaver Falls, petites cascades formées à la jonction de la Beaver River et la Fraser River. Un mobile-home se trouve déjà sur le campement, devant lequel un homme d’une soixantaine d’années coupe du bois pour son feu.

Il attend que nous soyons installés et que nous sortions notre bois pour venir nous saluer et nous offrir deux grandes plaques de carton passées à la cire d’abeille « best fire starter ever ». C’est ainsi que nous rencontrons « Bear », homme retraité gagnant quelques sous en amenant des touristes aux trappeurs de la Beaver Mountain qui nous surplombe. Il nous parle de son ami trappeur avec qui il a rendez-vous pour chasser l’ours, nous avertit que plusieurs grizzlys sont dans le coin et part avec son pick up.

Le lendemain matin, Bear vient me conter la chasse de la veille. Un jeune chasseur a tiré son premier Grizzly, qu’ils ont dépecé sur place. Il me raconte ensuite qu’il reste plusieurs semaines par année sur ce campsite et que la nuit, il n’est pas rare de voir des lumières étranges dans le ciel, suivre le lit de la rivière puis disparaître derrière la montagne. « Believe me, I am not crazy. UFOs are real. ». Moi je le crois, et j’aurais bien voulu les voir.

Dunster Community

Il nous invite à nous rendre dans la journée à une kermesse pour la fête des mères à Dunster, communauté qui abritait des Premières Nations que le train a rejoint en 1914, leur apportant un magasin d’alimentation, une poste et une école.

Nous flânons sur le marché aux puces, rions des peintures mises à la vente aux enchères (chacun pouvait y amener sa production) et dégustons un burger « home-made » extra juteux pour 5$. Nous rencontrons l’ami trappeur de Bear qui était venu avec un canoë ancien, magnifiquement sculpté d’une tête d’indien à l’avant. C’est le Musée de Dunster qui le lui rachetèra. Il a ri très fort avec ses trois dents et son tabac à chiquer plein la bouche et est reparti. Seuls étrangers à cette fête, beaucoup sont venus nous questionner sur nos origines et nous avons fait de belles rencontres. Après quelques heures, nous avons pris congé de Bear et sa femme et sommes repartis dans notre van, pour de nouvelles aventures !

Valemount

Nous croisons deux ours occupés à brouter en bordure de route. Nous nous arrêtons pour les admirer et pensons que nous n’en verrons plus d’aussi près pendant notre road trip. Nous nous arrêtons à Valemount pour faire quelques courses et testons le cidre de la brasserie locale Three Ranges Brewing Co. Nous voyons des bannières contre les lampadaires montrant un lac et une magnifique montagne et demandons où était cet endroit et comment le rejoindre. « Impossible en voiture, c’est le Mount Robson ! Rebroussez la route jusqu’à Jaune Cache et prenez en direction des Rocheuses. »

Les campgrounds du Mount Robson Park n’ouvrant que le lendemain, nous décidons de faire une nuit sauvage – qui s’avère impossible aux abords de sites touristiques. Nous nous garons finalement sur le parking au départ du Berg Lake Trail et du Kinney Lake Trail. Nous sommes vites rejoints par des campeurs qui comme nous, trouvent tous les campgrounds fermés. Nous faisons alors la connaissance d’un couple d’Hollandais, d’une famille parisienne qui termine ses 8 mois autour du monde et nous cuisinons un énorme steak acheté pour une somme ridicule (4,60$).

Le Mount Robson, ou pas..

Le lendemain, départ pour une petite rando jusqu’au Kinney Lake. Nous marchons dans une forêt de vieux cèdres où les sentiers pédestres sont très bien aménagés et entretenus, jonchés de panneaux didactiques.

Nous atteignons le Kinney Lake rapidement. Sa couleur est d’un bleu glaciaire saisissant et les nuages bas qui trainent confèrent à l’endroit des airs mystiques. Nous marchons au bord du lac et rebroussons chemin sous la menace d’une pluie battante. Du retour au van, nous profitons du poêle à bois sur la place couverte vers le parking pour faire notre vaiselle et nous laver avec de l’eau chaude. A Jaune Cache, nous nous arrêtons à l’Office du Tourisme et glanons quelques informations. L’envie de passer les rocheuses pour voir Jasper est là mais rejoindre l’ìle de Vancouver prendrait ensuite trop de temps. C’est décidé, nous continuerons notre route entre les Cariboo Ranges et les Rocky Mountains.

Nous n’avons jamais pu voir le Mount Robson en entier, le plus haut sommet des Rocheuses (3’954 m), jouait à cache-cache avec les nuages.

Le campsite du local

Nous nous arrêtons à nouveau à Valemount pour y faire le plein d’essence et demandons à un local de nous indiquer un campsite. Il nous explique le chemin pour son ‘secret spot’, proche de la ligne de chemin de fer et au bord de la Thompson River.

Le site est dévasté, des gens mal intentionnés ont mis le feu aux tas de bois alentours, détruit la cabane à WC et même cassé la massive table de pique-nique. Nous nous y installons quand même. L’ambiance n’est pas des plus folles et le temps est toujours humide. Nous faisons alors un gros feu pour nous réchauffer et cuisiner – mais aussi pour chasser les mauvais esprits de cet endroit. C’est amusant car nous avons pu remarquer que lorsque nous nous sentions mal à l’aise à un endroit, nous faisons des plus gros feux de bois.

Au matin, nous assistons à un inoubliable spectacle : en puisant de l’eau à la rivière, nous nous trouvons face à une biche sur l’autre berge. Elle ne nous a ni senti ni vu et a calmement continué sa routine en traversant la rivière à la nage.

Blue River – Clearwater

Nous nous arrêtons à Blue River pour un River Safari, consistant à naviguer une heure sur la Thompson River afin d’observer les ours et les aigles. La météo n’est toujours pas de notre côté, il pleut et fait très froid. Je n’arrive donc pas à convaincre ma moitié de dépenser 90$ chacun pour se transformer en glaçon sur une attraction touristique. Par contre, j’ai la promesse de faire un ‘Whales Safari’ sur l’ìle de Vancouver.

Nous reprenons la route en direction de Clearwater, point d’entrée du parc provincial de Wells Gray.

Wells Gray Provincial Park

Ce parc est gigantesque et contient de nombreux lacs et trails pour les randonneurs et vététistes. Attention : seuls 70 kms de route permettent l’accès au parc, dont la moitié non-bétonnés. Le parc semble avoir été épargné par les récentes pluies, le chemin en terre battue qui mène au Pyramid Campground est poussiéreux et nous apercevons au dernier moment le petit ours noir qui sort de la forêt devant nous en courant pour traverser la route. Magnifique !

Au réveil, j’ai la chance de surprendre une petite marmotte en plein bain de soleil. Une belle journée qui commence !

Du campground nous partons sur un chemin de randonnée pour rejoindre la quatrième cascade la plus haute du Canada (longue de 141 mètres) et dont sa conservation est à l’origine de la création du parc : Helmecken Falls. En amont de celle-ci, 6 autres cascades jonchent la Murtle River. Le spectacle est grandiose ! Je reste hypnotisée par le bruit de l’eau qui se casse sur les rochers et essaie de suivre les flots dans leur chute. Le soleil est également de la partie, je n’ai pas envie de quitter cet endroit.

Nous empruntons ensuite un bout du Pyramid Moutain Trail, dans une faune très dense et sauvage puis continuons notre route dans le parc. Nous nous arrêtons pour faire la petite randonnée proposée pour rejoindre le Bailey’s Chute, lieu où les saumons meurent d’épuisement en septembre après un périple de 600 km en remontant la Fraser River. Le longe la rivière dans une forêt d’anciens cèdres et de grosses fleurs jaunes.

En fin de journée, nous atteignons Clearwater Lake qui est en bout de route du parc. Nous nous arrêtons au The Osprey Café pour un thé et voyons qu’ils proposent des « boat tours » et location de canoés. Ma tendre moitié s’enflamme pour un tour en canoé – j’aurais préféré sagement m’assoir sur un bateau mais cette offre n’est pas valable hors saison touristique. Rendez-vous est pris pour le louer des canoës le lendemain matin !

Nous passons la nuit à quelques centaines de mètres de là, au Clearwater Lake Campground. L’endroit est très agréable, à l’ombre des grands arbres mais ce soir-là, les moustiques font un festin du moindre centimètre carré de notre peau.

Le canoë 

Le ciel est gris ce matin et l’envie de faire du canoé n’est pas des plus fortes. Mais la bonne humeur du jeune de l’Osprey Café est virale. Il nous équipe et indique le lieu de mise à l’eau des canoés, nous remet une carte du lac et ses points d’intérêts, nous informe comment naviguer au mieux et nous offre en prime quelques sacs poubelle pour nous couvrir en cas de pluie et du bois de cheminée.

Et c’est parti ! Nous naviguons jusqu’au premier stop, la Cariboo Beach où nous rencontrons des employés du parc affairé à nettoyer la plage.

Nous reprenons les flots et décidons de traverser le lac au pire moment : le vent se lève, la pluie se met à tomber, le canoé tangue et l’eau est d’un noir ébène. La traversée du lac nous paraît interminable – mais le spectacle qui nous attend est magnifique. Nous pouvons nous approcher de très près d’une cascade qui tombe directement dans le lac et restons quelques instants ici, à admirer la puissance de la nature. Nous ferons une deuxième halte sur un petit banc de sable pour allumer un feu de camp et réchauffer une boîte de conserve en guise de repas.

Le retour se fait avec moins de difficultés que la traversée du lac, même si le temps ne cesse de changer. Les bras sont lourds et les trapèzes endoloris mais nous affichons tous deux un immense sourire sur nos visages lorsque nous rendons notre matériel. Le propriétaire du café nous invite à regarder par ses jumelles dans l’arbre au loin. Un Osprey – un balbuzard – y repère sa prochaine proie. En discutant de notre road trip avec lui, il nous encourage à rejoindre l’ìle de Vancouver car « tout le monde s’y rend dès qu’il le peut et ce n’est qu’à 1 journée d’ici. ».

C’est noté ! Nous reprenons la route, descendons les 70kms du parc – où j’ai enfin le droit de conduire notre van – et rejoignons la ville de Clearwater. Nous trouvons un campground au bord du lac du même nom, le Dutch Lake Resort & RV Park, où nous négocions les tarifs à la baisse (40$ la nuit pour un van qui n’a besoin ni d’électricité, ni de station sanitaire, c’est cher payé par rapport à ce que nous avons déboursé en campgrounds jusqu’à maintenant). Nous avons le droit à un magnifique coucher de soleil sur le lac et dormons à point fermé avant la longue route qui nous attend le lendemain.

Clearwater – Vancouver

Nous avalons les 480 km qui nous séparent de Vancouver en passant par Kamloops (où nous changeons totalement de paysage), puis Meritt et Hope. L’approche et la traversée de Vancouver s’avèrent longues et fastidieuses. Les routes sont bouchonnées, nous nous trompons de sortie et tombons en plein trafic dans la ville. Epuisés, nous nous arrêtons à une station essence pour faire une turbo sieste et accessoirement, le plein. Je discute avec la caissière qui nous informe que c’est le début du weekend prolongé et que tout le monde part pour Vancouver Island. Oops.. Debout !!

Nous rejoignons le départ des ferries à Horseshoe Bay, pour une attente qui s’annonce interminable. Mais seulement deux heures plus tard, nous embarquons pour Nanaimo, Île de Vancouver. Les deux premières semaines de notre road trip s’achèvent avec déjà 2’000 km au compteur, des rencontres (tant humaines qu’animales) et des paysages inoubliables. En prime, un coucher de soleil sur l’océan pacifique.

Les campgrounds et campsites 

Les campsites sont majoritairement gratuits et toujours équipés d’une table en bois et d’une place de feu pour chaque place de campement. Les WC sont installés dans des cabanes aux alentours – qu’il faut parfois chercher un peu. Les campgrounds sont des campements avec des installations telles que douches, WC, électricité et postes de vidange pour les caravanes. Ils sont soit entretenus par des gardiens (dans les parcs et sites naturels), soit par des particuliers (dans les villes). De ce fait, ils sont payants.

Souvent, il suffit de prendre la fiche d’inscription (en libre service), de la remplir et d’attendre que les employés du parc viennent encaisser votre dû – profitez-en pour leur acheter du bois sec pour votre feu !

Les feux de camps

A moins que vous soyez dans un endroit sauvage, c’est-à-dire hors campground/campsite, il est interdit de couper et même ramasser du bois pour alimenter votre feu de camps. Les stations essence en vendent pour 8$ le sac et dans les campgrounds, les employés vous vendent des caisses de bois sec pour environ 5$.

Les incendies sont nombreux au Canada, la preuve en est les feux qui ravagent la Colombie Britannique depuis des mois. Il est très important d’éteindre son feu COMPLETEMENT avant de quitter les lieux, surtout en pleine nature.

Aller aux Îles Queen Charlottes.. et revenir

Une seule ligne relie les Queen Charlottes à la terre ferme : un aller-retout depuis Prince Rupert. Au moment où nous avons abandonné mon rêve, nous étions à Prince George et aurions dû :

  • conduire 2 jours (800 km) jusqu’à Prince Rupert,
  • naviguer 1 jour en ferry (1 départ/jour selon la saison),
  • débourser 263$ : 95$ pour 2 passagers. 168$ pour le van qui est taxé comme véhicule de taille standard.

Pour le retour :

  • revenir à Prince Rupert
  • passer 1 jour en ferry
  • débourser 263$

Puis pour éviter de refaire toute la route en sens inverse jusqu’à Vancouver :

  • rejoindre Port Hardy avec la ligne ‘Inside Passage’
  • débourser 881$ pour le ferry : 412$ pour 2 passagers, 462$ pour le véhicule de taille standard
  • passer 2 jours en ferry.

Depuis Prince George, nous aurions déboursé plus de 1200$ en ferry et voyagé 6 jours (2 jours en van, 4 jours en ferry).

Cliquez ici > Site web des ferries de B.C. 

> Liste des prix

© Textes et photos / Louisa Freymond

Contributeur: Jonathan

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